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Interview de Nathalie César - Promotion 1979

Interview

-

18/09/2014



Nathalie César
a obtenu son diplôme en 1979. Elle fait donc partie de la toute première promotion de l’ESG MS. Fondatrice et dirigeante d’
EUROPHARMA, prestataire de formation pour le secteur médical et pharmaceutique, Nathalie nous présente son entreprise et partage sa clé de réussite.

ESG MS Alumni : Peux-tu nous décrire ton parcours professionnel ?

Nathalie :
J’ai commencé comme chargée d’études de marché pour E. Leclerc. J’ai alors fait des études d’implantation, des études financières, des analyses de la zone de chalandise. Ce travail s’est avéré passionnant pendant les six premiers mois et intéressant pendant un an. Ensuite, il fallait d’urgence que je passe à autre chose. Depuis toujours, j’ai été attirée par le monde médical - avoir deux grands-pères oto-rhinos, cela laisse des traces. J’avais donc envie de faire du marketing dans le secteur pharmaceutique. Et comme l’on m’a toujours expliqué que pour faire du marketing il fallait passer par la vente, j’ai débuté par un poste commercial : j’ai vendu du matériel de stérilisation. J’ai ensuite eu deux opportunités de faire du marketing : l’une dans une boîte d’informatique et l’autre dans un laboratoire pharmaceutique. Vous pouvez deviner mon choix. Avec du recul, je pense que les deux auraient pu être passionnants, le secteur de l’informatique étant à l’époque en pleine explosion. Toutefois, je n’ai pas de regret, parce que je me suis bien amusée. J’ai été chef de produit : je me suis occupé de matériel médical, puis de médicaments, ensuite d’anesthésie et de réanimation.
 
Dans la vie active depuis dix ans, je me suis alors dit que le temps était venu pour moi de monter mon propre projet. C’est ainsi que j’ai créé Europharma, en 1990. C’était la grande aventure !
 
 
Cette aventure, tu l’as entreprise toute seule ?

Nous étions deux. J’ai démarré avec un copain, un Américain, qui a pris une option différente six mois plus tard. Il a décidé de repartir aux États-Unis et m’a laissé le « bébé ». Ce bébé a grandi : nous avons commencé par de la formation très classique, avec des cours de médecine d’abord sur papier, puis sur slides. Ensuite, nous nous sommes mis à élaborer des jeux pour animer les formations et consolider les connaissances.
Comme nous avions un peu loupé le tournant du CD-Rom, je n’ai pas voulu rater celui de l’Internet. Dès 2000, nous avons développé une plateforme LMS [Learning management system] de formations en ligne. Aujourd’hui, nous allons un peu plus loin avec des serious games et des moteurs de simulations.
La formation actuelle n’a plus rien à voir avec celle d’il y a vingt ans. Nous sommes aujourd’hui très axés sur des supports informatiques et des nouveaux médias, domaines en incessante évolution, donc très passionnants. D’ailleurs, l’une de nos préoccupations est d’être toujours en avance par rapport aux autres. Si tu t’arrêtes, tu te fais doubler et c’est fini…
 
Quels sont tes projets d'évolution pour EUROPHARMA ?

Actuellement, on parle beaucoup de serious games. Hier, on jouait tout seul, aujourd’hui, on joue en réseau et en temps réel. Par exemple, un médecin à Lille, qui est en train d’analyser un cas clinique, peut solliciter le réseau et avoir un avis d’un homologue de Marseille. Ainsi, nous créons de l’interaction, en permettant aux médecins d’aller plus loin. Dans le domaine médical, il est important de pouvoir tester jusqu’où l’on peut aller, sans prendre de risques pour le patient. Si l’on tue un avatar, ce n’est pas grave.
 
Quelle est la concurrence d’EUROPHARMA sur le marché de la formation ?

La concurrence est assez éclatée : il y a des formateurs indépendants, des sociétés comme la nôtre, mais aussi des agences de publicité qui se positionnent sur le marché, ou encore des agences spécialisées en serious games en 3D. Nous, par exemple, n’avons pas du tout intégré la 3D.

 
 
Au vu du trophée « Pharmaceutiques 2013 » qui trône sur ton bureau, EUROPHARMA s’en sort bien.
 
EUROPHARMA a une bonne image, notre marque est connue. C’est très important, d’autant plus que le monde de l’industrie pharmaceutique, qui est 
notre cible, est un petit monde. Une réputation est très longue à construire, mais peut se casser très vite. C’est d’ailleurs fascinant !
 
Quelles sont les qualités nécessaires pour bien diriger une entreprise ?

La créativité et l’adaptabilité. La vraie clé c’est aussi l’équipe. Il faut que les collaborateurs soient fédérés, qu’ils soient contents de venir travailler le matin et qu’ils s’amusent.
Je pense, d’ailleurs, que l’un des critères de la réussite est le fait de s’amuser. Si tu arrives le matin au bureau, tu dévisses ta tête pour la mettre dans le placard et n’attends qu’à repartir le soir, c’est une horreur ! En revanche, si tu arrives content, plein d’idées et d’enthousiasme, tu avances bien et tu fais avancer les gens. Cela a toujours été mon moteur.
Par ailleurs, plus on est sérieux sur le fond, plus on peut être créatif sur la forme. Si tu n’es que ludique, mais manques de fond, tu es sur des sables mouvants. De même, quelqu’un de très sérieux, mais ennuyeux, va prendre le mur. En revanche, être extrêmement rigoureux sur le contenu proposé, permet de le présenter d’une façon dynamique, ludique et agréable. Ceci est vrai pour tous les métiers et encore plus pour la formation.
Une autre qualité d’un chef d’entreprise, c’est d’être capable de juger de la faisabilité d’un projet et de savoir rassurer ses équipes en mettant les problèmes sur la table. Ainsi, on arrive à réaliser des choses que l’équipe ne pensait pas possibles.

 
« Plus on est sérieux sur le fond, plus on peut être créatif sur la forme... »
 
Tu fais partie de la première promotion de l’ESG. Comment était l’École à ses débuts ?

Que de bons moments ! L’équipe était très soudée, ce qui nous a permis de monter plein d’opérations, comme le Bureau des élèves, la Junior entreprise, un ski-club, des soirées de fin d’année…  J’aimerais d’ailleurs retrouver certains de mes camarades. Je garde un très bon souvenir du directeur de l’École, Monsieur Azoulay, qui partageait avec nous son dynamisme et nous a toujours soutenus dans toutes ces opérations.
 
Quels sont les atouts essentiels que l’École de commerce t’a apportés ?

Aussi étonnant que cela puisse paraître, j’ai l’impression que j’ai davantage appris dans toutes ces activités périphériques que dans les cours eux-mêmes. En tout cas, cela semblait plus formateur : on gérait des projets, on allait voir des entreprises. Il s’agissait d’une illustration pragmatique de la théorie que l’on apprenait en cours. Bien entendu, tous les cours de base - économie, compta, marketing, gestion – ont été fondamentaux pour acquérir des compétences et créer des réflexes.
 
As-tu des conseils à donner à nos étudiants ?

Croyez en vous ! N’ayez pas peur de lancer votre propre projet. Certes, ce n’est pas facile tous les jours. Quand on crée son entreprise, on n’affronte pas le même stress que lorsque l’on travaille chez quelqu’un : il y en a dix fois plus ! Mais, puisque il s’agit de son « bébé », on se bat. Et puis, à cette angoisse succède la joie. Par exemple, quand vous ramenez un beau chiffre d’affaires ou quand vous voyez que votre client est satisfait du projet que vous présentez.
 
Nous avons la forte impression que dans ton cas la joie compense largement l’angoisse.

Je ne dis pas que je n’ai pas eu de nuits blanches. Toutefois, depuis 24 ans je n’ai jamais regretté d’avoir créé EUROPHARMA.


 
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