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Interview de Philippe Marcoux - Promotion 1994

Interview

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22/02/2015




 





Passionné depuis son enfance par le monde de la télévision, Philippe MARCOUX devient réalisateur et producteur, fonde une chaîne de télé, lance sa propre boîte de production et crée une formation MBA en production audiovisuelle. Retour sur un parcours très complet et quelque peu atypique de cet Alumnus Promotion 1994.

 


ESG MS Alumni : Peux-tu nous décrire ton parcours professionnel ?

Philippe : Je suis sorti de l’ESG MS en 1994 avec le souhait de travailler dans l’audiovisuel. À l’époque ce n’était pas facile : il n’y avait que six chaînes de télé. J’ai démarré à la Marche du siècle avec Jean-Marie Cavada. J’ai alors réalisé mon premier reportage, avec un caméraman formidable, Grégoire Deniau, fils de l’ancien ministre Jean-François Deniau. Ce reportage traitait du trafic d’armes en France : il s’agissait de démontrer que l’on pouvait acheter facilement des armes à feu en France alors qu’un projet de loi ayant pour but de durcir la législation et la restriction des armes à feu était en préparation. J’ai acheté un 357 Magnum avec 50 munitions et j’ai fait un essai de tir dans un endroit désaffecté en plein centre de Paris.
Suite à cela, j’ai eu un parcours de journaliste assez classique, plutôt axé investigation. J’ai travaillé pour Envoyé spécialCapital, puis Faites entrer l’accusé, présentée à l’époque par Christophe Hondelatte (à peu près 70 documentaires et reportages). En parallèle, je réalisais des émissions de divertissement, telles que Star Academy, Loft Story ou Nice People. J’ai travaillé pendant deux ans comme réalisateur chez Endemol.

En 2004, j’ai créé la société de production Wake-up Productions avec pour objectif de produire les films que j’avais envie de faire : du documentaire, de la pub, des films d’entreprise, des émissions de divertissement.
En 2008, j’ai créé une chaîne de télé pour les jeunes, MCE Ma Chaîne Étudiante, avec trois associés dont  le fondateur de l’ESG Pierre Azoulay et Ghislain Achard, ancien DG de France Télévision. On a gardé cette chaîne pendant presque quatre ans et nous l’avons revendu à la fin de l’année 2011.

J’ai alors repris les activités à la fois de réalisateur et producteur. Aujourd’hui, je réalise de la fiction, notamment avec Florence Chalom. J’ai également travaillée pour France 2 dans une émission qui s’appelle Le jour où tout a bousculé et produit mon premier téléfilm, avec un réalisateur de talent, Sylvain Ginioux.
En parallèle, j’ai créé le MBA de production audiovisuelle à l’ESG, il y a 11 ans maintenant.
En ce moment, je monte une plateforme de VOD pour hôtels et collectivité avec trois associés dont Ghislain Achard avec qui j’ai déjà monté MCE.

Pourquoi t’être lancé dans l’audiovisuel ?

C’était une envie très précise qui m’est venue à la fin de la première année de l’ESG. À l’époque, j’étais président d’une association « Info-promo », qui s’occupait de la promotion de l’École. Elle regroupait 400 membres, toutes années confondues. Je représentais l’École auprès des médias. Nous avons, par exemple, été invités à une émission sur France 3. Cela m’a vraiment plu. Enfant, je regardais beaucoup la télévision. C’était vraiment mon média. J’avais envie de ne pas être seulement spectateur, mais aussi acteur…

 
« À l’époque, j’étais président d’une association « Info-promo »,
qui s’occupait de la promotion de l’École. »
 
 
Pourquoi avoir choisi l’école de commerce ? Qu’est-ce que cette formation t’a apporté ?

À mon époque, il n’y avait pas de formation adéquate, sauf pour devenir réalisateur (Femis, Louis-Lumière). Comme j’ai fait un IUT Tech de Co, c’était plus naturel pour moi de continuer dans une école de commerce. La formation à l’ESG m’a appris à monter des projets, à recruter les équipes. Elle m’a apporté une dimension business que n’ont pas forcément les journalistes ni les réalisateurs. Par contre, il me manquait quelques bases techniques, que j’ai apprises sur le tas. J’ai suivi plus tard la formation INA où j’ai appris la réalisation des émissions plateaux.
 
Quelles qualités sont nécessaires pour ce métier ?

Pour être un bon producteur, il faut d’abord savoir choisir parmi la multitude de projets que l’on vous propose chaque semaine celui qui mérite du temps et de l’énergie. Chaque producteur a des envies et des compétences différentes.

Toi, tu as fait un peu de tout…

J’ai toujours été très curieux et touche à tout. J’adore l’image. J’adore apprendre et découvrir. Pour moi, c’était naturel de passer du reportage au documentaire, c’est juste le format qui change : du format de 10-15 minutes au documentaire de deux heures. Avec les émissions de divertissement, c’était un grand écart intellectuel, mais j’aimais le côté technique de la régie : une cinquantaine de caméras à piloter, des scripts à diriger, les équipes du son… c’est comme un chef d’orchestre qui doit faire jouer la partition le mieux possible.
Puis sont venues la publicité et la fiction, ce qui me semble une suite logique. Peut-être un jour il y aura du cinéma…


 
« J’ai toujours été très curieux et touche à tout. J’adore l’image.
J’adore apprendre et découvrir »
 
Parmi tous ces projets, tu as trouvé le temps pour lancer la formation MBA et pour te consacrer à l’enseignement…

J’ai été gâté dans la vie. À un moment donné, j’ai eu envie de transmettre. Lorsque je faisais mes premiers pas dans le monde des médias, je ne connaissais personne. J’ai donc vu comment c’était difficile d’y arriver sans aucun contact. Il s’agit d’un milieu assez protectionniste, qui ne fonctionne que par contacts et par réseau. Je voulais aider les jeunes, en leur donnant l’accès à un carnet d’adresses. L’intérêt de notre formation est d’avoir une cinquantaine de professionnels de l’audiovisuel qui enseignent. Pour nos étudiants, cela signifie une cinquantaine de portes d’entrée vers ce monde qui les passionne.
Notre MBA a déjà formé 400 étudiants qui sont en activité dans les plus belles boîtes de production, dans les plus belles chaînes de télé en France ou à l’étranger. C’est autant de portes d’entrée pour nos élèves, pour pouvoir trouver d’abord un stage puis un job. Notre réseau d’anciens du MBA anime et organise des événements, des soirées, pour développer à la fois du business et des relations amicales.

Quelle était la vie de l’École lorsque tu y étudiais ?

Je n’ai conservé que d’excellents souvenirs ! L’ESG, c’était un peu ma deuxième maison.
Je garde un très bon souvenir de Bernard Korsonsky, notre professeur de marketing. C’est lui qui m’a donné envie d’entreprendre. Les parents nous disent souvent : commence par acquérir une expérience et tu verras ensuite. Lui, il disait : si vous avez un projet, allez-y, n’attendez pas.


As-tu gardé des contacts ?

Gaël Descombes, mon meilleur ami, est de la même promo que moi. Il fait aujourd’hui du contrôle de gestion et accompagne les entrepreneurs dans la recherche de financements. Il habite à Lille, mais nous continuons à nous voir régulièrement.

Quels conseils peux-tu donner à nos étudiants ?

N’attendez pas, osez, poussez les portes ! Les choses ne viennent pas toutes seules. Les étudiants ont tendance à simplement envoyer un mail et puis attendent que l’on vienne vers eux. Ce n’est pas suffisant, en tout cas dans des secteurs très concurrentiels comme l’audiovisuel. Il faut être proactif !
Aujourd’hui, comme nous travaillons souvent au moins dix heures par jour, il faut faire un métier que l’on aime. Trouvez ce qui vous passionne et en quoi vous êtes prêts à tout donner.
 

« N’attendez pas, osez, poussez les portes !
Les choses ne viennent pas toutes seules »
 

 
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