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Interview de Laurent Termignon - Promotion 1990

Interview

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11/02/2014



Nous avons rencontré Laurent Termignon, qui vient juste de quitter son poste de directeur général adjoint de BPI group, et lui avons posé quelques questions sur son parcours professionnel et ses années passées au sein de l'ESG Management School.


ESG Alumni : Peux-tu nous décrire ton parcours professionnel ?
Laurent : Mon parcours professionnel est double, aussi bien en termes de secteurs d’activité qu’en termes de fonctions occupées : j’ai passé huit ans dans le secteur de la grande consommation et une quinzaine d’années dans celui du conseil aux entreprises ; j’ai occupé des fonctions commerciales au tout début de ma carrière, puis des fonctions de management, et notamment de direction générale, depuis maintenant 7 ans.
J’ai commencé au sein du groupe Danone, comme commercial de terrain. D’ailleurs, j’ai été recruté lors d’un forum organisé par l’ESG MS. Je suis ainsi entré dans un groupe qui offrait des parcours très riches, avec une évolution professionnelle très rapide. Au bout d’une année et demie, j’avais déjà vécu une première expérience de management d’équipe et de grands comptes. Quelques années plus tard, j’ai décidé de m’orienter vers le conseil aux entreprises. J’ai intégré un cabinet de conseil américain, qui s’appelait à l’époque Hewitt Associates. J’y suis resté une quinzaine d’années, durant lesquelles j’ai dirigé une équipe de conseil en France, puis au niveau européen. J’ai managé ensuite ce qu’on appelle dans le monde du conseil des practices, c’est-à-dire des business units. À partir de 2006, j’ai exercé mes premières responsabilités de direction générale : en France d’abord, où j’ai dirigé une équipe de 150 personnes, et ensuite en Europe du Sud, en Europe de l’Est, et enfin, dans toute l’Europe et au Moyen-Orient. J’ai ensuite rejoint le groupe de conseil BPI, en tant que directeur général ; groupe que j’ai quitté il y a quelques jours. Je ne peux pas encore dévoiler mes projets mais je peux au moins préciser que cela sera dans le secteur du conseil.

Nous te souhaitons donc bonne chance dans les nouvelles fonctions que tu prendras. Revenons aux débuts de ta carrière. As-tu rencontré des obstacles lors de ton entrée dans la vie active ?
C’était assez extraordinaire : je n’étais même pas diplômé que j’avais déjà un job et cela grâce à ce forum organisé par l’ESG MS. J’espère d’ailleurs que l’École continue à faire venir des recruteurs. J’ai été embauché dans une sorte de speed networking, qui m’a permis de passer un premier niveau de sélection et de décrocher des entretiens complémentaires.

Quelles sont les qualités requises pour travailler dans ton domaine ?
Il faut, avant tout, avoir le sens du client. Le monde du conseil bouge beaucoup et nécessite une adaptation permanente. L’écoute du client est un élément essentiel pour faire évoluer l’entreprise, les services qu’elle peut offrir et son positionnement par rapport à la concurrence. Sur le plan humain, les qualités managériales sont aussi extrêmement importantes : l’écoute des collaborateurs et la préoccupation permanente de leur évolution, surtout quand on recrute des jeunes diplômés, ce qui est souvent le cas des cabinets de conseil.

Peux-tu nous décrire la journée type du dirigeant d’un cabinet de conseil ?
Ce qui est bien, c’est qu’il n’y a pas vraiment de journée type ; la vie est pleine d’imprévus, surtout dans le monde du conseil. Les entreprises agissent souvent dans l’urgence, ce qui influence le fonctionnement du cabinet. À chaque instant, il peut se passer plein de choses. J’ai eu l’occasion et la chance de travailler dans des entreprises internationales. Quelquefois, on peut commencer la journée vers 6 heures du matin, en découvrant une douzaine de mails qui arrivent de l’autre bout du monde, parce qu’un groupe chinois est en train d’acquérir une entreprise européenne. Ce groupe veut alors mobiliser en urgence 10, 20 ou 30 consultants pour accompagner des équipes de managers dans plusieurs pays. La journée type c’est donc celle durant laquelle il faut être préparé à gérer beaucoup d’imprévus, surtout venant du client. Côté équipe, il s’agit de chercher en permanence les meilleures solutions pour faire avancer les projets. Il faut aussi avoir, au-delà du court terme, une vision sur l’avenir, en ce qui concerne aussi bien le positionnement du cabinet et de ses services, que les opportunités professionnelles à offrir aux salariés.
La difficulté, dans une journée type, consiste à jongler avec ces deux dimensions : bien faire son boulot au quotidien, tout en observant les tendances qui apparaissent et être vigilant sur l’évolution des attentes des collaborateurs.

As-tu suivi le parcours professionnel que tu t’étais fixé ou as-tu changé de direction ?
Je n’ai jamais eu un début d’idée sur ce que j’avais envie de faire au départ. Tout s’est fait plutôt sur des coups de cœur par rapport aux gens que j’ai pu rencontrer. Pour reprendre l’exemple de Danone, les gens qui sont venus au forum à l’ESG m’ont beaucoup plu, notamment leur manière de parler des métiers et des évolutions possibles. Je n’ai jamais eu de schéma de carrière en tête, ni d’échéances bien définies. Mon parcours s’est donc déroulé d’une manière quelque peu opportuniste, avec la volonté de progresser, de continuer à grandir, tout en travaillant avec des gens que j’apprécie. C’est aussi simple que ça. De même, j’ai saisi les opportunités de formation complémentaires au cours de mon parcours lorsqu’elles se sont présentées ; j’ai pu ainsi suivre des formations en finance à l’INSEAD et en management à Harvard. Cela m’a permis de renforcer mes acquis et de prendre plus rapidement de nouvelles responsabilités.

As-tu eu l’occasion d’engager un étudiant de l’ESG MS ou des MBA ?
Bien sûr, à plusieurs reprises. Et j’ai toujours été très satisfait de leur travail.

Si demain un Alumni t’appelle, étudieras-tu son CV avec une attention particulière ?
Oui, c’est d’ailleurs également le cas pour les étudiants de l’ESG. J’ai déjà recruté quelques stagiaires issus de l’École.

As-tu des conseils à donner à nos étudiants ?
Ce qui me semble important, c’est de se poser régulièrement des questions sur l’intérêt que l’on peut trouver dans son job. Est-ce que j’ai envie d’aller bosser ce matin ? Est-ce que mon travail me donne la pêche ? Est-ce que j’apprends ? Le plaisir que l’on peut trouver dans son job est essentiel, si l’on veut à la fois s’épanouir et exercer des responsabilités. Les étudiants ont parfois du mal à concevoir que l’entreprise peut être un environnement où l’on peut s’épanouir à la fois sur le plan professionnel et personnel.

Comment était la vie de l’école lors de ta promotion ? Étais-tu impliqué dans la vie associative ?
J’ai gardé plein de bons souvenirs. J’ai beaucoup apprécié le peu de concurrence entre les élèves, le travail en groupes, des projets d’études de cas, etc. J’ai toujours été attiré par le monde de l’entreprise. C’est donc tout naturellement que je me suis impliqué dans l’activité de l’association « Junior-Entreprise », qui a été une sorte de passerelle pour moi.

Quel a été ton professeur préféré ?
Je garde un très bon souvenir de Monsieur Antoine Dintrich, professeur de marketing, un vrai passionné, qui rendait des cours vivants. Je me rappelle aussi très bien du professeur Senanedsch qui donnait un cours sur la fiscalité – matière a priori peu passionnante – et qui maîtrisait tellement bien son sujet que j’ai trouvé son cours très intéressant. J’ai rencontré à l’ESG des professeurs de très bon niveau et toutes les matières sans exception m’ont aidé, à un moment ou un autre, dans mon parcours.

As-tu un souvenir en particulier qui a marqué tes années à l’ESG MS ?
Pour moi, l’ESG c’est aussi les stages en entreprise, notamment le stage de six mois en dernière année. Cette période, durant laquelle les étudiants sont un peu déconnectés de l’ESG, m’a beaucoup marqué. C’est l’occasion de commencer à entrer dans la vie active mais aussi de mieux capitaliser sur les derniers mois de formation à l’École. Cette alternance est réellement bénéfique.

As-tu gardé contact avec certains étudiants de l’ESG MS ?
Bien sûr. Je revois très régulièrement quelques personnes de ma promo : François van Praagh, qui travaille aujourd’hui pour le groupe Orange, Béatrice Dupuy qui travaille pour Procter&Gamble, et d’autres.

Hormis ta formation, est-ce que l'ESG MS t’a apporté autre chose ?
Le bilan est très positif : j’ai eu mon premier job avant même d’être diplômé, j’ai passé trois années très agréables et j’ai rencontré la femme qui est devenue mon épouse par la suite.

Comment décrirais-tu ton cursus à l'ESG MS ?
Enrichissant, tremplin pour la carrière, bons souvenirs.

As-tu des regrets concernant ta vie étudiante ?
Honnêtement, je ne regrette pas la vie étudiante. Même si elle présente plein d’aspects sympathiques et que tout semble possible à cette époque-là, on sait très bien que cela aura une fin : le diplôme. La suite n’est pas évidente, surtout dans un monde qui bouge beaucoup, où le chômage est présent. C’est une période un peu anxiogène, puisque l’on sait, en plus, que les premiers choix du métier, de l’entreprise et de l’environnement ne sont pas anodins.

Tes enfants sont-ils de futurs ESGéens ?
Pourquoi pas ? Il n’y a pas longtemps, j’ai emmené ma fille de 17 ans et mon fils de 15 ans à un forum des écoles de commerce et d’ingénieurs. Nous nous sommes bien évidemment arrêtés au stand de l’ESG, qui les a beaucoup intéressés. En plus, comme leurs parents sont tous les deux Alumni et que je fais partie du conseil de perfectionnement de l’ESG MS, ils pourraient être influencés ! Plus sérieusement, ce qui me semble essentiel, c’est qu’ils puissent s’épanouir dans leur vie. Ils seront bien sûr libres dans leur choix.
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